dimanche 24 décembre 2006

France Inter parle de La Voix d'Arnaldur Indriðason dans la rubrique "C'est écrit". Voici ce que Christine Siméone en a dit :

"Eh bien, en tous cas, j'ai une fort mauvaise nouvelle. Je suis désolée mais le Père Noël a été assassiné.On vient de le retrouver mort dans le sous-sol d'un grand hôtel islandais alors le commissaire Erlendur a été dépêché sur place pour mener l'enquête. Voilà, je vous parle de La Voix, c'est un roman noir qui commence de manière très classique et conventionnelle mais l'intrigue policière est prétexte à reconstituer la vie du Père Noël : il fut portier d'hôtel, il a été chanteur prodige aussi, je ne vous en dis pas plus... Le Père Noël est mort mais je crois que vous avez ce qu'il faut pour remplir votre hotte. Voilà, La Voix, c'est chez Métailié et c'est signé Arnaldur Indridason."

samedi 23 décembre 2006







La femme en vert (Grafarþögn) sortira en poche dans la collection Points Policiers en janvier 2007. Le livre est d'abord paru chez Métailié en version brochée en février 2006...
Grafarþögn kemur út í kilju hjá Seuil Points Policier í janúar 2007. Bókin kom fyrst út á frönsku hjá Métailié í hard-cover fébrúar 2006...

mardi 19 décembre 2006

Röddin á frönsku, Änglarösten på franska


LA VOIX, le prochain Arnaldur Indriðason sortira en langue française en février aux Editions Métailié. C'est le troisième livre mettant en scène l'attachant inspecteur Erlendur. Les deux autres disponibles en français sont LA CITE DES JARRES (Mýrin) et LA FEMME EN VERT (Grafarþögn), tous deux disponibles en édition brochée aux Editions Métailié et en poche dans la collection Points Policier à partir de janvier pour le second et depuis juin dernier pour le premier. L'an prochain, en février 2008, devrait sortir la suite de LA VOIX : L'HOMME DU LAC, un chef-d'oeuvre comme Arnaldur sait en écrire. Pour l'instant, on devra se contenter de La Voix qui est également un petit bijou d'humanisme.

Röddin eftir Arnald Indriðason kemur út á frönsku í febrúar hjá Editions Métailié undir titlinum : La voix. Þá verða þrjár bækur eftir Arnald fáanlegar á frönsku : Mýrin (La cité des jarres), Grafarþögn (La femme en vert) og Röddin (La voix). Á næstu ári mun Kleifarvatn koma út... meistaraverk -:)

Sjón á frönsku




Skugga-Baldur
, bókin eftir Sjón sem fékk Bókmenntaverðlaun Norðurlandaráðs árið 2005 kemur út á frönsku í byrjun janúar hjá Payot&Rivages undir titlinum Le moindre des mondes.

Voici la critique de Rose-Marie Pagnard, parue le 3 février 2007 dans Le Temps :

"LA RENARDE ET LES INNOCENTS

Un grand roman dans un petit livre, c'est «Le moindre des mondes», de l'Islandais Sjón, parolier de Björk. Une inoubliable comédie humaine dans un décor de glace.

Titre: Le moindre des mondes, Auteur: Sjón

Editeur: Editions Rivages (Trad. d'Eric Boury. 122 p.)

Une belle renarde rousse joue à cache-cache avec le révérend Baldur Skuggason, en cet hiver de 1883, entre la rivière gelée, les mamelons enneigés et les champs de pierres. Elle bondit, danse sur ses pattes de derrière, se blottit dans un creux, surgit en plein vent et appelle «Agg-agg»; et le révérend se comporte exactement comme elle, bardé de son sac, de son couteau et de son fusil. Ah oui, le fusil! Ce n'est donc pas un jeu qui se déroule ici, mais une chasse à la renarde, cet animal d'une grande valeur d'argent, et d'une valeur mythique plus grande encore car il ensorcelle certains êtres humains et suscite toutes sortes de croyances qui courent de ferme en ferme dans ce coin perdu de l'île. Le révérend aimerait bien, au bout de deux, trois jours de poursuite à donner le tournis, garder l'esprit clair, mais le voilà lui aussi à imaginer que toutes les renardes au pelage roux ne sont qu'une seule et même renarde. «C'est toujours la même renarde, toujours la même renarde... Il répétait continuellement ces mots dans son esprit comme un homme qui s'extirpe lentement à l'emprise d'un cauchemar; en poussant des cris.» Puis la neige s'est mise à tomber, avec les conséquences qu'un tel fait entraîne pour un chasseur définitivement égaré dans le monde renardier... Pendant ce temps, dans le hameau du révérend Baldur, Fridrik le botaniste cloue un cercueil, celui de la jeune handicapée de naissance qu'il a recueillie quelques années auparavant, Abba, amie des oiseaux, des plumes, des mots qu'elle invente et que son bienfaiteur recueille en un lexique d'une humble beauté. Car Fridrik est non seulement un homme instruit, il est aussi un homme de compassion et d'attention aux malheureux, lesquels ne manquent pas dans ce pays peuplé encore de gens superstitieux, frustes, et souvent aussi rudes que le climat. Les enfants mongoliens, par exemple, comme l'était Abba, suscitent le dégoût et le rejet. Le contraste est immense entre ce qu'on devine d'étroit et de primitif dans la vie du hameau, dans le comportement de Baldur, révérend et pour l'heure chasseur de renarde, et ce qu'on voit de lumineux, mystérieux et poétique dans la vie de Fridrik. Et la nature si magistralement vivante dans le texte de Sjón, avec la renarde qui cache plus d'un tour de magie sous sa fourrure, porte en elle ce contraste et mêle de manière tout à fait inattendue le destin des protagonistes. Sjón est né en 1961 à Reykjavik. Auteur de romans et de poèmes, il est aussi un des paroliers de sa compatriote Björk. Le moindre des mondes (Skugga-Baldur) est le premier de ses livres traduit en français. L'Islande - on le sait après avoir lu Indridason, Kárason, Gunnarsson, Vilhjálmsson pour ne citer que les plus connus - inspire des chefs-d'œuvre que le dieu Odin et tous les héros des sagas semblent aider à créer - tous frères, tous différents! Quel roman islandais ne contient pas au moins un nom de personnage de légende, un chant, un poème, un dément et un sage? Mais ces romans portent tous la marque singulière de leur auteur. Celui que nous découvrons aujourd'hui, Sjón, bouscule la sage ordonnance du roman (français en particulier), un peu comme le fit au XVIIIe siècle Laurence Sterne, et son lecteur qui par hasard serait aussi un écrivain se sent pris d'une véritable jubilation créatrice: Sjón multiplie les points de vue, n'hésite pas à reprendre mot pour mot une page entière, à inventer une langue pour le grelottement et l'hallucination, à traduire en clair une dispute savante sur l'électricité entre un chasseur prétentieux et une renarde trop confiante, à jeter la clarté d'une comptine dans l'ombre d'une avalanche, à frotter l'une contre l'autre la cruauté et la tendresse le temps de quelques phrases, de presque rien, du basculement du soleil sur le bord de l'île; c'est très beau et très prenant. Inspiré."